Un vrai faux procès pour sensibiliser les collégiens de Carcès et de Brignoles

L’audience est ouverte. Aujourd’hui, la cour doit juger Cyril pour violences verbales, physiques et menaces sur les réseaux sociaux. La victime est le jeune Camille, qu’il soupçonne d’homosexualité. Depuis la première plainte des parents, l’agresseur a été renvoyé de son collège, est passé devant un juge. Malgré son suivi par un éducateur de la protection judiciaire de la jeunesse, il n’aura fallu que quelques mois, après une première audience, pour que le collégien récidive.

Tout a commencé en avril 2023 par des insultes, des petits coups. À la rentrée de septembre, malgré une mesure de réparation, Cyril X s’acharnait de nouveau sur Camille, sur Tik Tok: « T’es qu’un petit PD je vais te niquer. » « Si tu veux, va voir les flics, je m’en bats les couilles. » Le 29 avril, il est interpellé alors qu’il vient de frapper Camille.

Quand il arrive à la barre, casquette à l’envers sur la tête, l’accusé est droit dans ses bottes. « C’est pas normal d’être gay et de le montrer. Il avait qu’à comprendre qu’il fallait arrêter d’être gay. »

« C’est quoi la prochaine étape? »

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Après un prix Territoria or en 2023 pour la reprise de la librairie le Bateau blanc en Scic, la Provence verte a reçu un Territoria or pour ce procès pénal interactif.
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« Vous pensez que ça mérite d’être insulté et frappé? interroge la présidente. Vous vous êtes demandé ce que ça faisait d’être à la place de la victime? » « Ben non. Pourquoi je me serais demandé? » Une désinvolture qui fait bondir la magistrate: « Vous savez, les ateliers de la PJJ, c’est pas le club de poney! »

Le procureur est inquiet : « C’est quoi la prochaine étape? Vous allez prendre un couteau et le planter? »

Au fur et à mesure de l’audience, on en apprend plus sur Cyril. Des parents « qui s’engueulent tout le temps ». Un père absent, une mère qui « a peut-être fermé les yeux »…

À l’inverse, les parents de Camille ont toujours été à ses côtés. Ils ont vu leur petit garçon rayonnant se renfermer au point d’avoir des pensées suicidaires.

Prise de conscience?

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« On a de la chance que Camille soit là aujourd’hui, assène l’avocate de la partie civile. Soutenu par sa famille, il n’a pas fait de tentative de suicide. Aujourd’hui, il attendait un “je suis désolé ». Il ne l’a pas eu. »

Pour le procureur, « les propos entendus questionnent sur la prise de conscience. » La magistrate demande notamment une condamnation à 24 mois d’emprisonnement assortis d’un sursis probatoire.

Selon l’avocate de la défense, avec une meilleure prise en charge, « Cyril aurait pu être éloigné d’une famille qui ne ressemble à rien. Les premiers faits datent d’il y a plus d’un an et le suivi psychologique vient à peine de commencer. Cyril ne doit pas rester dans sa famille, mais ce n’est pas un enfant qui doit aller en prison au premier dérapage. »

Malgré ses excuses en fin d’audience, Cyril a été condamné à 12 mois d’emprisonnement avec sursis probatoire, une obligation de soins et de scolarité, une interdiction de s’approcher de la victime. Ses parents devront indemniser Camille.

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Ce qu’elles en pensent

Patricia Guillemard, principale du collège de Carcès

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« Les élèves ont été préparés à ce procès par leurs professeurs d’histoire-géo. Nous avons choisi les quatrièmes, parce que c’est souvent à ce niveau que l’on constate les faits les plus marquants en termes de harcèlement. L’objectif est qu’ils prennent conscience qu’un procès, c’est sérieux. »

Maître Ganet, avocate

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« Recréer un procès permet aux enfants de se rendre compte des conséquences que leurs actes peuvent avoir. Les éducateurs créent le scénario à partir duquel nous préparons notre dossier. Un peu avant le procès, nous rencontrons les acteurs qui joueront les victime et accusé. C’est un moment de partage et, chaque année on voit l’intérêt dans les yeux des enfants. »

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