Glyphosate autorisé pour dix ans de plus dans l’Union européenne: une incohérence qui interpelle dans le Var et les Alpes-Maritimes

, Glyphosate autorisé pour dix ans de plus dans l’Union européenne: une incohérence qui interpelle dans le Var et les Alpes-Maritimes

À environ six mois des élections, l’Union européenne divise les citoyens, le monde agricole et les acteurs de la protection de l’environnement.

La semaine dernière, la Commission décidait de réautoriser le glyphosate jusqu’en 2033, contrainte de trancher la question puisque les 27 États membres ne sont pas parvenus à une majorité. La France s’étant abstenue.

Cet herbicide total, réputé le plus vendu en France, a été classé « cancérogène probable » par l’Organisation mondiale de la santé. Tandis que PAN Europe (Pesticide Action Network Europe), un réseau d’ONG luttant contre les pesticides, le juge dangereux pour la biodiversité.

« Il faut désobéir »

Dans la foulée, la commission trouvait un accord avec le parlement et le conseil pour reconnaître dans son droit pénal le crime d’écocide, défini comme un « acte causant des dommages graves et étendus ou durables ou irréversibles sur l’environnement. »

Ce mercredi, les eurodéputés doivent voter la réduction jusqu’à 50% de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques et même 65% pour les plus dangereux.

« On demandait 85% des plus toxiques, souligne Michèle Rivasi, élue Europe Écologie-Les Verts. Même à 65% on n’est pas sûr que ça passe. »

Les pesticides – terme qui regroupe les fongicides, insecticides, herbicides – ouvrent donc avec quelques mois d’avance la campagne des européennes. 

« Le glyphosate est dans l’urine de 99,9% des Français. Emmanuel Macron s’était engagé, en 2017, à l’interdire sous trois ans. On est six ans plus tard et il ne s’est pas opposé à la réautorisation pour dix ans. C’est une trahison au service des lobbies et notamment de Bayer-Monsanto », commente Manon Aubry, eurodéputée LFI, qui connaît bien la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et le Var pour y être née, à Fréjus.

« Il faudra interdire le glyphosate, quitte, pour cela, à désobéir à certaines règles européennes et à contrôler une partie des marchandises qui entrent sur notre sol, même si cela contrevient au principe de concurrence et du marché européen. La désobéissance sera l’axe principal de notre campagne. »

Un deuxième round?

De son côté, Pascal Canfin, eurodéputé, élu sur la liste Renaissance, se voit contraint d’expliquer l’abstention de la France sur le glyphosate, alors qu’il est président de la Commission environnement, santé publique et sécurité alimentaire. 

« Étant donné l’absence de soutien des trois plus grands pays agricoles européens (Allemagne, France, Italie), il y avait suffisamment d’incertitudes politiques pour que la commission ne passe pas en force. Elle a fait ce choix de réautoriser le glyphosate, et je le regrette. À présent, on attend la publication de l’acte juridique réautorisant l’herbicide. Elle doit le faire avant le 15 décembre, sinon l’autorisation tombe. »

Par ailleurs, il votera pour la réduction de 50% des pesticides d’ici 2030, « un texte légalement contraignant pour les 27 États membres alors qu’aujourd’hui seuls trois pays en Europe, dont la France, ont un tel objectif, et dans lequel nous demandons une accélération drastique des alternatives à ces produits. Il faut à peu près sept ans, pour mettre sur le marché une alternative de biocontrôle. Avec les nouvelles règles nous passerons à deux ans. » Si elles sont acceptées.

« La recherche n’est pas assez soutenue »

« Cette réautorisation du glyphosate c’est très bien, se réjouit Sylvain Audemard, viticulteur à Besse-sur-Issole, président de la FDSEA du Var. Le désherbage mécanique ne vient pas à bout d’espèces envahissantes comme le sorgo d’Alep. Il n’existe pas de désherbant naturel. »

Jean-Philippe Frère, son homologue des Alpes-Maritimes et vice-président de la Chambre d’agriculture du 06, n’est pas du même avis: « Le glyphosate, je suis contre. Je ne pensais pas qu’on pouvait le réautoriser. Au fond, c’est comme sortir des énergies fossiles, on veut et pourtant ce n’est pas au point. Il faut du temps pour la recherche, mais elle n’est pas assez soutenue. »

Vaucluse: trois hommes jugés pour trafic de pesticides mardi 21 octobre

Les individus de Cavaillon, Avignon et Sorgues vendaient sur Internet, via les sites Le Bon Coin, E-Bay, CDiscount ou Amazon, du glyphosate à des retraités et jardiniers amateurs.

Or, il est interdit de commercialisation en France, pour les particuliers, contrairement à l’Espagne où il est en vente libre. La réautorisation que vient de décider la Commission européenne ne concerne que des utilisations professionnelles.

Le procureur de la République a demandé des peines de prison avec sursis de 5 mois à 1 an. France Nature Environnement (FNE) est partie civile dans cette affaire.

Le crime d’écocide reconnu

Un écocide est la destruction ou l’endommagement irrémédiable d’un écosystème: feux de forêts, marées noires, et prélèvements illicites d’eau.

Jeudi dernier, le parlement et le conseil européens sont parvenus à un accord provisoire sur une mise à jour des règles de l’UE en matière de criminalité environnementale, entraînant un renforcement des sanctions pénales.

La criminalité environnementale est la quatrième activité criminelle la plus importante au monde. Elle est considérée comme l’une des principales sources de revenus du crime organisé aux côtés de la drogue, des armes et de la traite des êtres humains.

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