La première fois qu’on l’a rencontrée, elle portait une jupe longue un peu bohème, ses cheveux ondulés dévalant ses épaules. C’était en novembre dernier.
Aurore Einaudi recevait alors le Trophée de l’installation dans la catégorie « porteur de projet », remis par la Chambre d’agriculture du Var.
En ce matin brumeux de février, on la retrouve sur ses terres à Carcès. Elle a enfilé le harnais qui transporte son sécateur électrique, troqué ses bottines de cuir pour des chaussures de randonnée. Plus commode quand on passe ses journées dans les vignes.
Vingt-deux hectares, cinq générations
Une métamorphose à l’image de la décision qui a transformé la vie de cette presque quadra – elle aura 40 ans en mars prochain. « D’ingénieure à viticultrice, il n’y a qu’un pas, écrit “The French vigneronne » sur sa page Instagram: celui du cœur et des tracteurs. »
Parce qu’il y a encore deux ans, Aurore Einaudi construisait des usines de traitement des déchets à travers le monde pour le compte du groupe Cnim!
« En soirée, quand je parle de vin, je me la pète un peu plus qu’avant! », s’esclaffe la jeune femme, pourtant pas du genre à se jeter des fleurs.
Si Aurore est fière, c’est de son projet: la reprise des vingt-deux hectares de vigne qu’ont cultivés avant elle quatre générations d’Einaudi. Une fierté aussi pour Michel, son père, qui a longtemps cru que la saga familiale s’arrêterait avec lui.
Vers le meilleur
Les graines qu’il a semées sont manifestement plus résistantes: Aurore a finalement suivi la petite voix qui lui susurrait de retourner à la terre, tandis que Léa, sa cadette et œnologue, dirige avec son mari son propre domaine dans le Luberon.
Les deux sœurs s’imaginent créer leur domaine ensemble, ont déjà une idée du nom qu’elles lui donneront. Mais ça, ce sera pour plus tard.
« Je fais plutôt les choses par étapes », explique la viticultrice, davantage préoccupée ces jours-ci par la taille de ses vignes, nécessaire à la prochaine récolte, les deuxièmes vendanges qu’elle dirigera.
« J’aime réfléchir à ce qu’il faut pour aider la vigne à se développer et à produire au mieux, cette année, mais aussi la suivante. »
Dépoussiérer une image vieillotte
Un peu comme Aurore savait ce dont elle avait besoin pour continuer à s’épanouir, après quinze années dans le monde de l’entreprise.
Un temps qu’elle ne regrette pas pour autant: « Quand j’ai eu fini mes études, je ne me voyais pas me lancer avec mon père. Aujourd’hui, je reviens vers ce qui est plus enraciné. »
L’agriculture et ses traditions sont ainsi l’occasion d’un émerveillement quotidien: « Je ne dis plus que je vais au travail, mais aux vignes. Je découvre un monde de passion, de valeurs. Un monde noble. »
Bien loin, estime-t-elle, de l’image vieillotte qui colle à la peau des agriculteurs.
L’une des leurs
D’ailleurs, si elle a accepté sans hésiter qu’on lui tire le portrait dans Var-Matin, c’est d’abord pour valoriser son métier, « trop souvent dénigré ». « Il faut parler des agriculteurs, du travail incroyable qu’ils font, les mettre en valeur parce qu’ils nous font manger! »
Évidemment, Aurore soutient leur mouvement. Parce que – elle en sait quelque chose – le soutien, c’est fondamental. Elle ne serait sûrement pas les pieds dans la terre, le nez au grand air, entre deux rangées de vigne, si elle n’avait pas eu celui de ses proches.
En tête, celui de Guillaume, son mari, et de ses garçons, Antonin, 9 ans, et Simon, 6 ans. Celui de son père bien sûr. Mais aussi celui des autres coopérateurs du Hameau des vignerons de Carcès, qui l’ont accueillie comme l’une des leurs.
« Montrer qu’on peut changer de vie »
Un soutien qu’elle aimerait à son tour pouvoir transmettre. Notamment pour favoriser la « démocratisation du travail féminin dans les vignes ».
« Des femmes dans la viticulture, on en voit, mais pas tant que ça! », constate « The French vigneronne », qui, sur Instagram, détaille son projet, son quotidien agricole, ainsi que son parcours.
« Ça me permet d’échanger avec d’autres viticulteurs. Et puis, c’est aussi important pour moi de montrer, y compris à mes enfants, qu’on peut changer de vie. »
La famille d’abord
Aurore précise toutefois qu’elle ne s’est pas lâchée des deux mains: son mari a beau avoir hâte de conduire la machine à vendanger à ses côtés, il conserve pour l’instant son emploi. Entre autres, parce que passer d’une rémunération d’ingénieur à celle d’agriculteur n’est pas anodin.
« On a un peu diminué notre niveau de vie, reconnaît Aurore, mais nous en avions bien sûr discuté et, surtout, on parvient toujours à manger ce dont on a envie! »
Aujourd’hui, toute la famille se nourrit de cette expérience. « Les garçons savent que je suis avec leur “pépé » tous les jours, ça leur montre l’importance de la famille. »
Ils voient aussi leur maman heureuse: le bonheur, c’est probablement ce qu’Aurore a de plus précieux à leur offrir.
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