« Pendant la pandémie en 2020, il y avait tellement de monde ici que la mairie a décidé de mettre en place des visites. » Ça fait quatre ans que Jutta Frantzen-Vaccaro accompagne les touristes pour une découverte gratuite de Bargème. « L’autre jour, un père et ses quatre filles sont venus de Draguignan. Les petites se sont régalées! » Et c’est vrai que la balade est pleine de surprises. Tote bag à l’épaule, Jutta a plus d’un tour dans son sac: des crayons, des pastels, des feuilles blanches, mais aussi un plan minimaliste du village et des photos de détails architecturaux à retrouver. Ouvrez bien les yeux et cherchez ! Ici, un blason taillé dans la pierre, là un heurtoir en bois. « Les jeunes d’aujourd’hui ne connaissent même pas ce mot », soupire la conférencière…
Bargème, l’un des plus beaux villages de France
Une architecture exceptionnelle, une nature protégée, un accueil chaleureux des touristes ; la plus haute commune du Var respecte bien les 32 critères du label « Les plus beaux villages de France ».
Village perché à 1.097mètres, les agencements des ruelles et des bâtisses ont été pensés pour parer aux attaques médiévales. « Voilà une maison typique. En bas, il y avait les animaux, au premier étage, les pièces à vivre et enfin au dernier, on stockait tout ce qu’on pouvait. » De pierres et des murs titanesques « pour essayer de maintenir une température constante autour de 16-17 degrés, été comme hiver. » Et caché dans leur enceinte, un petit potager: « Comme ça s’il y avait un siège, on pouvait toujours cultiver et avoir un peu à manger… »
Dans les venelles, les végétaux s’épanouissent: ici, des roses trémières, par là, des archillées jaunes, un vrai garde-manger pour les abeilles. Un peu plus loin des arbres fruitiers, et à l’orée des amandiers, Thérèse, la doyenne du village papote avec sa belle-sœur : « Bon Kaffeeklatch ! », les salue la guide dans son vocable natal. Originaire d’Allemagne, Jutta est guide conférencière dans le sud de la France, depuis 1998. Spontanée, bienveillante et altruiste, elle s’est liée aux gens du coin. Ils lui racontent des anecdotes « qui ne sont pas inscrites dans les livres », et qu’elle partage avec les touristes, donnant une âme à la visite.
« À chaque porte, un oratoire. » Un peu caché dans les broussailles, celui de Sainte-Catherine en début de visite. Puis, celui de Saint-Joseph à mi-parcours, plus facile à repérer et pas très loin une croix de procession en bois, « on ne sait pas de quand elle date. »
Des ruines et des édifices religieux
Église Saint-Nicolas et chapelle Notre Dame des Sept Douleurs, Jutta conte les histoires religieuses aussi bien que les potins du village. « Là, cette grosse maison était celle d’une très riche dame. Elle venait de Cannes avec des idées trop modernes pour ici, ça n’a pas plu… »
Plus la balade avance, et plus on monte dans le bourg. Un petit banc en bois à l’ombre, une table d’orientation et une vue à 360° sur les huit hameaux qui entourent la commune, moment parfait pour une pause dessin.
Mais, Bargème c’est aussi des ruines et un château. « À partir de la Révolution française, le village s’est vidé. Les Pontévès avaient d’autres endroits où vivre et ici à l’époque, c’était difficile d’accès. Ils ont préféré d’autres lieux comme Callas et même Carcès. » Le village ne s’est pas pour autant arrêté de vivre comme en témoignent les odonymes. « Rue de l’Amitié, ce n’est pas très moyenâgeux. On l’a appelée comme ça parce qu’il n’y avait que Jeanne et Gaston qui habitaient au coin de cette rue. Dès qu’il y avait quelqu’un, ils l’invitaient à boire un verre. Leur maison appartient maintenant à la mairie qui la loue à des artistes. »
Savoir+
Informations et réservations: 06.15.88.61.36.
Le Montmartre du Var
Au 101 rue de l’Amitié, ça va faire bientôt un an que Romain a investi « l’ancienne maison de Jeanne et Gaston », avec sa femme et une valise chargée de matériaux exotiques. « Ma philosophie, c’est de montrer qu’on peut toujours recycler du bois mort. » Et pas seulement… Ici des calebasses métamorphosées en lampes, là un morceau de palétuvier transformé en sculpture. Chaque pièce est unique et a son petit nom. Entre les mains de Romain, les vestiges boisés des cyclones reprennent vie.
Un village pour les artistes
Photons et écorces sont en symbioses comme anémones et poissons-clowns pour donner des luminaires originaux. « J’essaye de faire des univers différents. » Au mur, le voyage se poursuit avec des photos prises par sa femme. Les images de Guadeloupe entrent en résonance avec celles pittoresques de Bargème…
« Dans les années 70, beaucoup de marginaux et d’artistes sont venus s’installer ici, comme à Montmartre! », raconte Jutta Frantzen-Vaccaro, guide conférencière. Beaucoup de maisons appartiennent à leurs descendants, « ils viennent deux, trois fois par an ou ils les louent sur internet. » Le village, compte treize habitants à l’année et le compteur avoisine les 230 si on ajoute ceux des huit hameaux.
Mais avant les bois exotiques recyclés, la matière minérale était sublimée par Elsa Leroy. D’ailleurs, le village a gardé une trace de l’artiste avec une sculpture en ardoise du Brésil. Les noms des seigneurs de Bargème s’enroulent tels les spirales d’une coquille d’escargot. Au centre, et en miroir, le nom du village Bargème et Bergemulu. « Berg, c’est la montagne, la hauteur et mulu c’est un tas de pierre », devenu un château.
« Le lieu était propice à la fortification », avec ses routes abruptes qui permettaient de préparer la défense.
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