Un pavé dans la mare. Ou tout du moins dans l’eau du robinet. C’est ce qu’a jeté tôt ce jeudi matin la rédaction de France Bleu, en publiant son enquête sur la présence de PFAS – également appelés « polluants éternels » (lire par ailleurs) – dans l’eau potable.
Ses radios locales ont réalisé 89 prélèvements à travers la France entre le 8 avril et le 5 juin 2024. Elles les ont ensuite transmis à l’Institut d’analyses et d’essais en chimie de l’ouest (Ianesco), un laboratoire agréé, afin qu’il y recherche vingt-cinq de ces molécules, dont les contrôles ne sont pour l’heure pas obligatoires. Ils ne le deviendront qu’au 1er janvier 2026, date à partir de laquelle, selon une directive européenne, les collectivités devront mesurer la présence de vingt d’entre elles.
Si ces contrôles existaient déjà, leurs résultats seraient édifiants. Parmi les 89 échantillons de nos confrères, 43% contiennent des PFAS. C’est le cas de celui prélevé à La Garde le 23 mai: cinq « polluants éternels » ont été décelés dans l’eau qui sort des robinets gardéens (1). Deux d’entre eux sont interdits en France, dont un classé comme étant cancérogène.
Faible concentration
Leur concentration est toutefois faible, indiquent les résultats de l’Ianesco, leur présence globale étant dix fois inférieure à la norme de référence européenne pour les vingt PFAS mentionnés par la réglementation qui entrera en vigueur en 2026: 9,1 nanogrammes par litre d’eau à La Garde, contre 100 ng/L pour que l’eau soit considérée comme non conforme.
Ainsi, en mairie de La Garde, on est serein et on invite les administrés à l’être tout autant. C’est ce qu’assure le cabinet de la maire, Hélène Bill, insistant sur la qualité des contrôles menés par la régie des eaux métropolitaines Toulon-Provence-Méditerranée (TPM), gestionnaires de la ressource potable à La Garde.
« Les seuils de PFAS sont déjà contrôlés », confirme Thierry Albertini, vice-président de TPM délégué à l’eau et à l’assainissement. Il précise que si des concentrations préoccupantes devaient être relevées, « les forages seraient immédiatement fermés » et que « des solutions de filtres peuvent être mise en oeuvre ». Et de marteler: « Il y a beaucoup de sécurité! »
Alimentation métropolitaine
Difficile, en revanche, de déterminer d’où proviennent les « polluants éternels » détectés à La Garde. En tout cas, pas du puits de Fonqueballe, l’aire d’alimentation du captage depuis laquelle était habituellement prélevée l’eau pour la consommation des Gardéens. Au moment du prélèvement, et depuis plusieurs mois, celle-ci n’était pas utilisée, rappelle le cabinet de la maire.
Des traces de chloridazone (substance active de pesticide) y ayant été décelées, la cité du Rocher s’alimente actuellement d’eau achetée à TPM – en provenance du lac de Carcès – et au Canal Provence. Autrement dit, la ressource est la même qu’ailleurs dans la métropole. Les résultats d’analyse pourraient donc y être identiques.
1. Les PFAS détectés dans l’eau du robinet à La Garde:
– PFHxS ou acide perfluorohexanesulfonique (3,4ng/L), interdit en France,
– PFOS ou perfluorooctanesulfonique (1ng/L), interdit et classé cancérogène (aux États-Unis, au-delà de 4 ng/L, l’eau peut être considérée comme impropre à la consommation),
– PFBs ou acide perfluorobutanesulfonique (1,3ng/L),
– PFHxA ou acide perfluorohexanoique (2,4ng/L),
– PFPeA ou acide perfluoropentanoique (1ng/L).
C’est quoi ces PFAS qui nous cernent ?
Les PFAS, ou per et polyfluoroalkylées, sont des substances fabriquées par l’homme et n’existent pas dans la nature. Elles sont caractérisées par des liaisons chimiques fluor carbone, particulièrement stables et quasi indestructibles. D’où leur qualificatif de « polluants éternels ».
Les PFAS sont partout dans notre quotidien puisqu’utilisés pour fabriquer des objets aussi communs que des ustensiles de cuisine revêtus de téflon, des vêtements imperméables ou encore certains cosmétiques. Et à peu près tout ce qui est électronique (batterie, téléphone, ordinateur…) !
Les études sur les risques sanitaires qu’entraînent ces « polluants éternels » sont nombreuses. Toutes démontrent que ces substances sont des « poisons multi-organes », c’est-à-dire qu’elles ont des effets toxiques sur tout un panel d’organes. Le foie y est particulièrement sensible, tout comme les systèmes immunitaire ou reproductif, aussi bien chez l’homme que chez la femme, avec de possibles impacts in utero, notamment sur le développement du cerveau.
Quant aux effets cancérogènes, ils sont avérés, tout comme les problèmes de thyroïde. La coupe est pleine.
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