À l’approche des vacances, les enseignants de collège ne baissent pas la garde face à la réforme du « Choc des savoirs ». Les collégiens ayant remis leurs copies du brevet des collèges, ce jeudi 4 juillet, c’était ainsi au tour des enseignants d’en faire la correction.
Un millier de copies, tous sujets confondus, sont ainsi réparties entre quinze centres de correction dans le Var, dont le collège G. De Gaulle-Anthonioz de Carcès. Où, dernière action des professeurs de collèges avant la rentrée 2024-2025, une grève des correcteurs s’est déclarée.
Les vacances des enseignants repoussées
Sur 80 enseignants convoqués pour corriger les copies, ce jeudi, 31 sont grévistes. Le rectorat a dû faire appel à un renfort convoqué en 48 heures. Le mouvement de protestation risquant de s’étendre tant qu’il y aura des copies à corriger, la rectrice a repoussé les vacances des enseignants au 11 juillet.
Pour rappel, les grévistes s’opposent à la création de trois groupes, en mathématiques et français, qui « classifieront » les élèves en niveau de savoir et chambouleront l’organisation traditionnelle des classes, réparties dans ces groupes, puis reformées pour d’autres matières (notre édition du 13 avril).
Sur le principe de l’autonomie des collèges, chaque établissement est libre d’organiser cette réforme comme il l’entend, « entre une application à la virgule à une application la plus libre possible, soit un programme unique enseigné différemment dans chaque collège « ! Et des inquiétudes supplémentaires existent à ce sujet. Les moyens semblent « manquer cruellement » pour la rentrée prochaine pour certains collèges.
Discrimination, harcèlement et stigmatisation
Avec « collège mort » le 17 mai (notre édition du 18 mai), des parents se sont joints au mouvement et demandent aussi le retrait de la réforme. Leur inquiétude principale est que « la segmentation des élèves entre en contradiction avec les valeurs d’intégration et d’inclusion du collège public« , selon une lettre envoyée par une maman à un principal. Nombreux – enseignants ou parents – pensent que ces groupes de niveaux « auront raison de l’apprentissage de valeurs essentielles pour un “vivre-ensemble », en augmentant la discrimination, les risques de harcèlement, ou la stigmatisation entre élèves en fonction des groupes de niveau ».
Une délégation de parents de collégiens carçois sera reçue à la Direction des services départementaux de l’éducation nationale du Var, mercredi 10 juillet pour formuler leurs inquiétudes et leur mécontentement sur le manque d’informations, tant sur la réforme, que sur ses conséquences organisationnelles et éducatives pour la rentrée prochaine.
Savoir+
Des enseignants d’autres établissements participent aussi à ce mouvement de grève, notamment au collège Paul-Cézanne de Brignoles.
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