« Léon XIV est Carçois! »: on a suivi la messe du dimanche à Carcès, ce village du Var où le nouveau pape a des origines

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« Frères et sœurs bien-aimés, le monde entier s’apprête à découvrir ce dimanche dans Var-Matin que Léon XIV est Carçois! » La trentaine de fidèles qui assiste à la messe, dimanche à Carcès, sont médusés. Et l’abbé Augustin Gempp, qui célèbre ainsi le cinquième dimanche de Pâques sous le regard de Jésus, d’enfoncer le clou: « Du moins son arrière-arrière-grand-père. » Stupeur sur les bancs de l’église Sainte-Marguerite.

« Quelque chose d’amusant »

« Il y a certes quelque chose d’amusant dans cette nouvelle mais la première encyclique du Pape aura plus d’impact que le nom de son aïeul! » Un brin rabat-joie, l’homme d’Église? Dans la lettre hebdomadaire adressée aux paroissiens, il s’en explique: « Actuellement, je suis beaucoup plus préoccupé par les débats de l’Assemblée sur la fin de vie que de savoir où est enterré Eugène Grambois (l’arrière-arrière grand-père de Robert-Francis Prevost, Ndlr). « 

Et l’abbé Gempp de poursuivre: « Certes, nous devons nous réjouir de tout ce qui peut nous rendre la vie plus douce, être capable de profiter de tous les petits instants de joie ou de bonheur qui passent devant nous. Mais tout cela ne doit pas nous faire perdre de vue notre mission: le Règne de Dieu sur Terre! Cela passe par la réaffirmation de tous les principes humanistes de base: tuer ou aider à mourir constitue un crime! »

L’instant papal terminé, l’homélie du prêtre peut commencer. « Connaissez-vous Dieudonné M’Bala M’Bala? », interroge l’ecclésiastique, en faisant référence au spectacle Aimez-vous les uns les autres tout en condamnant les propos négationnistes de l’humoriste. Une manière peu orthodoxe d’aborder les trois amours de Dieu. À savoir Eros pour le désir, Philia pour la fraternité, et Agapè pour l’amour inconditionnel et désintéressé. Le one-man-show en français, italien, latin ou grec régale l’assistance.

Ma mère, Dieu et les rillettes

« Donc Jésus nous dit: aimez-vous les uns les autres. Mais de quel amour nous parle-t-il? Moi j’aime Dieu, ma maman, et les rillettes de canard… Mais ce n’est pas la même chose, vous comprenez. »

Volontiers provocateur et (souvent) drôle, l’abbé use de ses talents d’orateur et d’anecdotes personnelles pour transmettre son message. Avec bienveillance, et pédagogie. Et aussi quelques piques pour capter l’attention de ses paroissiens, des « adolescents ATTC (âge très très con) » aux « petits vieux fripés comme des pruneaux ». Personne n’est laissé sur le bord du chemin de croix. « Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen. » Les cloches sonnent les douze coups de midi. La messe est dite.

À la sortie de l’office, sur le parvis de l’église Sainte-Marguerite, un paroissien interpelle l’abbé Augustin Gempp: « Vous avez vu qu’on a un ascendant du Pape de Carcès? J’espère qu’on va remettre sa tombe en état… » « Oui, c’est prévu, répond le prêtre. Mais il faut d’abord contacter les ayants droit. Et le premier connu, c’est Léon. En même temps, les arrière-arrière-grands-pères il en a seize! Donc des villages qui doivent s’exciter en ce moment, il y en a un paquet. »

Au même moment, Robert-Francis Prevost célébrait la messe inaugurale de son pontificat à Rome. Le Pape Léon XIV n’a fait aucune référence à Carcès dans son discours. Pour l’instant.

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