« Le miel MTPM », ou plutôt « le miel de source, c’est plus authentique. En tout cas, il va bien falloir lui trouver un nom à ce miel ».
Autour de la table, dans le local de la station de pompage à Carcès, les agents de la métropole toulonnaise et les techniciens de Veolia cherchent le nom de leur futur miel. En plaisantant et en toute décontraction quand même car la précieuse douceur n’arrivera qu’au printemps.
En attendant, ils trempent les petits bâtons dans les pots de miel de Frédéric Forton. Miel de lavande, de bruyère et celui dans lequel les bâtonnets ont le plus tournoyé, le miel de forêt.
« C’est à celui-là que notre miel ressemblera, je pense », note Céline Tortora, responsable RSE (responsabilité sociétale des entreprises) chez Veolia.
« En effet, il y a du thym », rebondit l’apiculteur carçois qui mettra sans doute son nom sur l’étiquette, comme il le fait pour le reste de sa production.
Des actions sur trois ans
Entre la métropole, Veolia et Frédéric Forton, c’est une histoire de biodiversité qui commence et qui durera trois ans. À vrai dire tout a commencé entre la métropole et Veolia, d’abord.
« Nous avons eu une concertation pour mettre en place un plan d’actions sur trois ans en faveur de la biodiversité. La préserver, la renforcer et l’attirer », explique Christophe Kleinklaus, directeur Veolia Var Provence Méditerranée. Nous inaugurons le premier volet avec l’apiculture. Suivront un deuxième axé sur l’ornithologie en partenariat avec la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et un troisième, le volet piscicole avec la Fédération de pêche du Var. »
Un partenariat gagnant-gagnant
Les abeilles sont donc les pionnières du dispositif, d’autant qu’un immense champ leur tendait ses brins d’herbe. « C’est un champ captant, c’est-à-dire un périmètre immédiat de protection autour de la source d’Ajonc », ajoute Céline Tortora.
C’est là, aux bords de l’Issole et à deux pas du lac, que Frédéric rentre dans la boucle. « Nous avons signé avec lui une convention pour un an renouvelable », indique Veolia.
Une opportunité pour le professionnel qui voit là des conditions optimales pour ses abeilles et son miel estampillé bio. Si pour l’apiculteur, le terrain est une aubaine, pour Veolia aussi, le partenariat est opportun. Les abeilles sont de bons indicateurs de la bonne santé du site.
« Pour avoir la certification bio, Frédéric doit faire analyser sa production tous les ans. Près de 900 molécules sont passées au crible. Pour nous, c’est la garantie d’un environnement protégé », assure Céline Tortora.
Il y a environ un mois, Frédéric Forton a donc installé ses quarante-huit ruches sur le terrain naturel, clôturé et surveillé mis à disposition.
« Pour le moment, on va les laisser se développer jusqu’au milieu du mois de mars », explique-t-il. Le temps que les fleurs de thym éclosent.
Des actions pédagogiques
Au printemps, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) procédera à un premier diagnostic et proposera des préconisations à la métropole et à Veolia pour protéger la biodiversité autour de la source et au lac. Hôtel à insectes, gîtes pour les écureuils ou encore des actions pour lutter contre les plantes dites invasives. Un travail qui profitera aussi à la Fédération de pêche du Var.
L’association va installer prochainement des panneaux pédagogiques le long d’un parcours pour faire découvrir la faune et la flore qui peuplent le lac et ses environs. Des journées pédagogiques sont aussi prévues avec les scolaires.
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