Des perdrix rouges lâchées à Carcès pour tenter de les réintroduire dans leur milieu naturel

Cela peut en surprendre certains, mais les chasseurs se montrent souvent soucieux de préserver, voire reconstituer, l’environnement où ils chassent, et se revendiquent acteurs principaux de la biodiversité des forêts et espaces ouverts.

Ce n’est pas pour pouvoir chasser plus, mais parce qu’ils se sont rendu compte que des espèces animales endémiques avaient disparu, en même temps que tout un écosystème.

Ainsi, la flore et le monde des insectes ont aussi subi de lourdes modifications.

Voilà donc plus de trente ans que l’IMPCF (1) étudie, observe et conseille les fédérations départementales de chasse sur la réintroduction d’espèces animales, comme la perdrix rouge.

Dix points de lâcher autour du village

La société de chasse de Carcès s’est déjà illustrée, depuis bientôt dix ans, par la réintroduction du lapin de garenne et est la vitrine de ce projet.

Récemment, cet hiver, elle a aussi participé au projet Sensibils’haies.

Car c’est un écosystème entier qui doit être reconstruit autour du village. Démantèlement et abandon des terres cultivées, disparition des haies ont favorisé le développement de milieux fermés.

Or, par exemple, la perdrix rouge aime les milieux ouverts, comme la garrigue, les vignobles, les lisières de haies, les champs cultivés…

Dans son travail « d’ouverture des milieux », la société de chasse de Carcès a donc éliminé certains arbres et planté des haies pour recréer cet écosystème disparu.

La perdrix rouge a souffert de ce changement d’environnement et de prélèvements trop élevés lors des saisons de chasse, à une époque, où des lâchers de perdrix d’élevage se faisaient.

La perdrix rouge sauvage, originale, a disparu.

Sous un soleil matinal très chaud, ce sont environ 300 perdrix qui ont été lâchées, en dix points différents autour du village par la société de chasse. Ce lâcher se passe en deux temps et en groupe de trente perdrix.

Ce matin-là, dix perdrix sont mises en « cage de prélâcher » (nourriture et eau sont vérifiées régulièrement) pour une semaine et servent à « rappeler » deux groupes de dix oiseaux, lâchés en liberté sous des buissons.

La perdrix rouge étant un animal vivant en groupe, une fois que la vingtaine de perdrix libres aura pris l’habitude de revenir vers les autres, ces dernières seront libérées aussi. Elles pourront alors commencer leur vie libre « en compagnies ».

Chasse interdite pendant quatre ans

Il faudra attendre environ quatre ans avant que la chasse soit autorisée à Carcès pour cette espèce et seulement si la population s’est bien établie et a bien évolué.

Chacune ayant été baguée, il sera aussi possible d’identifier leurs parcours depuis le lâcher jusqu’au moment où une bague pourrait être retrouvée. Étant un maillon de l’écosystème, la perdrix rouge a des prédateurs, et les 300 oiseaux lâchés ne survivront pas tous.

Possédant à 90% l’ADN de la perdrix rouge d’autrefois, celle-ci, née en élevage à Lançon-de-Provence, a été habituée à craindre ses prédateurs et l’Homme.

Elle aura de plus grandes chances de succès pour son avenir, grâce au précieux travail de l’IMPCF.


1. L’Institut méditerranéen du patrimoine cynégétique et faunistique a été créé en 1990 par des fédérations de chasse du Sud-Est de la France avec l’appui de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage.

Dimanche 20 octobre: « un dimanche à la chasse » permet aussi de voir tout ce travail de la société de chasse de Carcès.

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Photo N. C.V..

Milieu ouvert ou milieu fermé

De nombreuses décennies d’abandon des terres cultivées autour des villages ont fini par constituer des milieux fermés. Ce sont des forêts très denses, souvent constituées d’espèces végétales pionnières (repoussent les premières après un feu), comme le pin d’Alep ou pin blanc de Provence.

Le pin est omniprésent et pas grand-chose pousse sous ses branches et sur le sol couvert d’aiguilles. Quelques plantes typiques de la forêt de chêne vert essaient de grandir et forment un épais mur de végétation impénétrable.

Le risque incendie est accru car pompiers et RCSC-CCFF ne peuvent pas entrer. Le pin, très inflammable, propage le feu très vite et est considéré comme une espèce envahissante.

La société de chasse de Carcès n’hésite donc pas à ouvrir des milieux en enlevant un grand nombre de pins. La lumière peut alors passer et il y a de la place pour les espèces endémiques.

Après deux années dans un espace ouvert, on peut déjà constater que chêne vert, thym, romarin, lavande sauvage, olivier sauvage, laurier-tin et bien d’autres commencent à être présents et en bonne santé.

Des insectes, oiseaux et autres animaux, petits et moyens, finissent par coloniser l’espace, comme la perdrix rouge. La biodiversité et le cercle de la nature reprennent leur droit.

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