« Le surpoids est un sujet encore très tabou au sein de la famille, donc le premier travail se fait à ce niveau-là », entame Magali Solodilow. Depuis le début du printemps, cette diététicienne reçoit des enfants en surpoids dans le cadre du programme « Retrouve ton cap ».
Un dispositif national permettant aux enfants en situation de surpoids de bénéficier d’un suivi personnalisé, financé en intégralité par la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM). « Nous avons obtenu l’agrément en avril à la maison de santé pluridisciplinaire de Saint-Tropez. Depuis, nous avons pris en charge quatre enfants mais nous devons continuer de faire connaître cet outil pour avoir un plus grand groupe », souhaite la coordinatrice du centre, Sereine Mauborgne. Sont concernés les jeunes de 3 à 12 ans de tout le territoire par le biais d’une ordonnance délivrée par un médecin généraliste.
Programme personnalisé
Une fois cette prescription obtenue, un premier rendez-vous avec la diététicienne a lieu pour établir un bilan diététique du patient: « On cherche à connaître l’état général de l’enfant. Ses habitudes alimentaires mais aussi son anxiété, son bien-être, son sommeil, son transit, etc. À partir de cette base, on établit un programme spécialisé. » Le dispositif comprend six séances renouvelables une fois, soit douze séances à l’année. Des rendez-vous réguliers avec une diététicienne sont prévus mais aussi avec une psychologue si les troubles alimentaires sont liés à des troubles psychologiques ou encore une kinésithérapeute en cas de douleurs articulaires et dorsales liée au surpoids et une podologue pour travailler sur la posture de l’enfant: « Souvent, ils changent d’appui lorsqu’ils reprennent une activité physique régulière et donc ont besoin de deux paires de semelles. C’est aussi pris en charge par la CPAM. »
Un financement qui soulage les familles qui n’ont pas les moyens de se permettre un tel suivi de santé: « Une séance avec un spécialiste peut s’élever jusqu’à 80 euros et n’est pas remboursée par toutes les mutuelles. » Et selon Magali Solodilow, les résultats sont plutôt encourageants: « Les enfants n’attendent que ça, ils sont motivés car souvent mal dans leur peau et parfois victime de harcèlement ou de discrimination. On peut voir les premiers résultats dès la deuxième séance dans leur comportement. »
Une satisfaction partagée par une famille de Carcès qui suit ce programme depuis le début de l’année: « Petit à petit, on a changé nos habitudes. Depuis, le poids de notre fille s’est stabilisé alors qu’elle continue de grandir. Il faut que ce programme soit plus connu car il peut aider d’autres parents démunis comme nous l’étions. «
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