Voilà qui s’appelle « ne pas mettre ses œufs dans le même panier ». Alors que l’élevage intensif en batterie défraye une nouvelle fois la chronique avec le rappel de 3 millions d’œufs (1) distribués par la grande distribution pour une possible contamination aux salmonelles, Nina Lejeune livrera toute la semaine ses « œufs ultra-frais » sur le marché d’Aups, dans les magasins Biocoop, les restaurants et les AMAP de Carcès, Aups et Barjols.
En extérieur toute leur vie
Depuis son installation en 2020 à Sillans-la-Cascade, la jeune éleveuse de poules pondeuses en Agriculture Biologique défend un mode d’élevage en plein air non intensif: ses poules ont accès à l’extérieur pendant toute leur vie. « En bio, la densité est de 1.000m² en extérieur pour 250 poules, mais je fais des rotations de parcours chaque saison, pour que mes volailles aient accès à une alimentation diversifiée, en plus de leurs rations en céréales locales », explique-t-elle. L’été, les parcs sont déplacés sous la petite oliveraie de la ferme des Ferriers, pour encore plus de confort animal: les gallinacés évoluent à l’ombre, dans l’herbe grasse, entre chênes verts, thym, romarin et cistes cotonneux.
La même réglementation pour tous
Un parcours santé garant d’une ponte ultra-qualitative. Mais aucun régime de faveur pour le plein air, la réglementation étant, en France, indifféremment applicable aux élevages intensifs comme de plein air, notamment en cas de risques de contamination aux salmonelles et pendant les crises de grippes aviaires. « Pour la grippe aviaire, en cas de risque élevé, c’est le principe de précaution qui s’applique: la claustration des volailles est obligatoire, même sur ma ferme en circuit fermé, alors que je considère que confiner mes poules entraîne un facteur risque plus important que si je les laisse dehors. Si j’ai un contrôle positif sur l’un de mes deux poulaillers, mais négatif pour le second, je dois abattre toutes mes volailles », déplore Nina Lejeune qui juge ces mesures de prévention inadaptées aux modes d’élevage paysan en autarcie.
144 fermes expérimentales en France
Une position revendiquée de longue date par la Confédération Paysanne, qui elle aussi, ne souhaitait pas mettre ses œufs dans le panier de l’élevage intensif. Après des années de crise influenza aviaire, le syndicat agricole a réussi à convaincre le ministère de l’Agriculture de la nécessité de faire évoluer la réglementation, en menant une expérimentation nationale sur la biosécurité dans les élevages plein air de taille modeste.
En France, 144 fermes avicoles et porcines sont parties prenantes de ce projet sur trois ans (2023-2025), animé par la fédération associative pour le développement de l’emploi agricole et rural (FADEAR). Dans le Var, Nina Lejeune s’est immédiatement portée volontaire. « Nous avons mis en place une grille d’analyse des risques et recensé des mesures alternatives sur le terrain, explique Juliette Sainclair chargée de projet expérimentation biosécurité élevage plein air. L’hypothèse que l’on souhaite démontrer, c’est que le facteur risque de diffusion des maladies est moindre sur le plein air en autarcie, comparé aux élevages industriels, où la densité des volailles est plus importante, avec une exposition aux sources de contamination accrues du fait des flux intrants et sortants des camions, l’alimentation des volailles, ou leur acheminement à l’abattoir ».
Ainsi, de l’arrivée des poulettes à quatre mois sur la ferme des Ferriers jusqu’à la livraison des œufs en circuits courts, le cheptel de Nina vit en parfaite autarcie, au milieu des bois de chênes verts. A contrario du parcours d’un poulet industriel, qui changera jusqu’à quatre fois de ferme au cours de sa vie.
(1) De marques Douce France, Ovalis, Poitou Œufs et Tout Frais tout Français.
Ferme pilote des Ferriers: que va-t-on expérimenter?
Comment évaluer finement, à l’échelle du territoire français, les risques d’introduction, et dans une moindre mesure, de diffusion et de propagation de certains pathogènes pour démontrer la résilience de l’élevage pleine air versus l’élevage industriel? En décryptant les moyens de biosécurité mis en œuvre dans les 144 fermes pilotes de l’hexagone, chacune avec leurs particularismes.
À la ferme des Ferriers, l’élevage de poules pondeuses de Nina Lejeune évolue en parfaite autarcie, au milieu de la forêt. La configuration de la ferme se prêtait, naturellement, à une expérimentation sur le risque de contamination primaire d’influenza aviaire par la faune sauvage. « Il est acté que la maladie arrive par la faune sauvage, même si l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) admet qu’il y a encore des trous de connaissance sur la grippe aviaire », explique Marion Aubert, conseillère-animatrice élevages Bio chez AgribioVar.
Le but de l’expérimentation menée à Sillans-la-Cascade est d’observer et recenser les oiseaux qui évoluent près des bâtiments et des parcs où évoluent les poules pondeuses. Cette observation faune, avec suivi sanitaire et technique, sera complétée par d’autres expérimentations, comme la mise en place d’un protocole de compostage des cadavres en cas de mortalité des volailles sur la ferme.
« En supprimant le transit des camions vers les entreprises d’équarrissage, on diminue les flux intrants/sortants et donc les chaînes de contamination », complète Juliette Sainclair, chargée de projet expérimentation biosécurité élevage plein air.
Pour vous tenir au courant, cet article à propos du thème « Carces », vous est recommandé par ville-carces.fr. La fonction de ville-carces.fr est de trier sur internet des données autour de Carces et les diffuser en essayant de répondre au mieux aux interrogations du public. Cet article est reproduit du mieux possible. Si par hasard vous envisagez de présenter des informations complémentaires à cet article sur le sujet « Carces » il vous est possible d’écrire aux coordonnées affichées sur notre website. Il y aura divers développements sur le sujet « Carces » dans les prochains jours, nous vous invitons à consulter notre site web aussi souvent que possible.