Jusqu’à présent, seule la rivière la Cassole faisait le lien entre Carcès et Cotignac. Mais depuis le début de l’année, les deux villages ont écrit l’épilogue d’une histoire commune autour du vin. Son nom tient en quatre lettres: Ksol, né de la fusion entre les deux caves coopératives. Pour fêter le début d’une nouvelle aventure, une journée festive est organisée, pour la première édition, sur les terres carçoises. Animations pour les enfants, ateliers, visites… L’événement se veut être une valorisation du monde agricole dans sa diversité de métiers et ses valeurs communes.
« Plus forts ensemble »
La fusion des deux caves – le Hameau des vignerons à Carcès et les Vignerons de Cotignac – n’est pas franchement une surprise, du moins pour les coopérateurs. Mais dans le monde du vin, ce n’est quand même pas si courant.
Depuis le mois de janvier, donc, elles ont franchi le cap avec pour objectif de « mutualiser les compétences pour garder les deux structures viables », résume Mathieu Combier, directeur de Ksol qui dirigeait déjà les deux caves.
Le rapprochement a été progressif, cela fait des années que les coopérateurs élus y travaillent. Si on remonte un peu dans le temps, il y avait même trois caves: Carcès, Cotignac et Entrecasteaux. Un fonctionnement tripartite dont s’éloignent les vignerons entrecastelains. Reste qu’il faut gagner la confiance des uns et des autres pour faire longue route.
« On s’est fait accompagner par la Fédération des caves coopératives du Var, précise le directeur. Un premier audit économique, social et commercial a confirmé le travail que nous avions entrepris. Et le résultat est positif. Nous avons pérennisé des postes, revus à la hausse la rémunération. » Après trois ans de réflexion, la décision est prise, néanmoins plus vite que prévu. En cause, un climat peu enclin à la sérénité. « La hausse des droits de douane, c’est une chose mais c’est surtout la baisse significative de la consommation » qui met à mal la filière, d’après le professionnel. « On le voit peut-être moins en Provence mais dans d’autres régions, c’est très dur. »
Vers le label Vignerons engagés
C’était donc le moment opportun pour unir les forces et maintenir « notre ancrage territorial. Nos clients veulent des produits de qualité. Il faut travailler sur la diversité des terroirs pour être toujours meilleurs. »
Ainsi, Ksol rassemble plus de 130 coopérateurs sur près de 755 hectares de vignes. De plus, la nouvelle identité s’est engagée dans une démarche RSE (responsabilité sociétale d’entreprise). Un diagnostic initial est en cours autour de trois axes: l’environnement (protéger la biodiversité des sols), social (défendre les vignerons) et économique (garantir la rentabilité des exploitations). À la clé, l’obtention du label Vignerons engagés. Déjà « 90% des vignobles sont HVE, haute valeur environnementale », note Camille Pitot, chargée de mission RSE.
« Avec cette journée, on veut s’impliquer dans la vie du territoire. On veut être un acteur local », appuie Mathieu Combier. Pour cette première édition de la journée agricole (de 10 à 18 heures), les deux caves coopératives ont invité les agriculteurs, producteurs ou encore artisans du coin. Parmi eux, Frédéric Fronton et Marion Debost.
L’apiculteur carçois fera découvrir son métier et son miel tandis que la coopératrice, à la cave de Carcès, proposera un autre de ses savoir-faire: ses savons artisanaux. Bien sûr, le vin tient la tête d’affiche de cette journée. Une visite de la cave fera suivre le cheminement d’un grain de raisin, quasiment de la vigne jusqu’à sa transformation en vin. Pour mettre en pratique, un atelier de vinification sera proposé pour mettre en lumière tous les métiers d’une cave.
Les enfants ne sont pas oubliés, loin de là. Les plus jeunes pourront rivaliser de vitesse lors d’une course en mini-tracteurs. Incontournable, une ferme pédagogique occupera une partie du petit parking. « Cela a été un casse-tête de faire rentrer la quinzaine d’activités et d’intervenants, mais on y est arrivé, sourit Camille Pitot. L’année prochaine, on organisera la journée à Cotignac. »
Aussi, à faire en famille, un escape game dans la salle juste à côté de la boutique. À la mode, le jeu d’enquête permettra de se glisser dans la peau d’un viticulteur à la recherche d’un remède naturel contre la cicadelle blanche, insecte responsable de la maladie de la vigne, la flavescence dorée.
À noter, l’association Graine d’écolier qui propose des ateliers de sensibilisation à l’environnement, fera découvrir les herbes aromatiques.
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